top of page
Photo du rédacteurSophie Lyon

Prendre Soin de sa Peau avec la Nutricosmétique

Dernière mise à jour : 9 juil. 2023

Dans ce nouveau post, je vais vous parler de la peau, comment en prendre soin par les cosmétiques, l’alimentation et la micronutrition. Elle est la première barrière contre les agressions extérieures et pendant l’été, avec le soleil, le sable, la chaleur (et les cocktails 😉), elle est bien mal menée !

Il faut savoir que 47,9 % de la population européenne de plus de 18 ans déclare au moins une infection cutanée au cours de l’année et que chaque année, elle absorbe en moyenne 2 kg de produits chimiques 😨. Alors voici un peu de physiologie suivi de quelques conseils micro-nutritionnels pour vous aider à la protéger.


La Physiologie de la Peau


Pour avoir une belle peau, il faut d’abord respecter quelques paramètres de sa physiologie.


Le PH

Il doit être compris entre 5,5 et 5,6. Elle a donc un PH acide ! Or la plupart des produits cosmétiques, gel douche, crèmes, savons … affichent un « PH neutre », c’est-à-dire égal à 7. Pourtant le respect du PH est primordial pour équilibrer les deux autres paramètres physiologiques importants pour une belle peau, à savoir sa flore (ou microbiote) et son film micro-lipidique.


La flore cutanée

Et oui, comme l’intestin, la peau à son propre microbiote qui se compose de plus de 1000 milliards de micro-organismes. Bactéries, virus, champignons et même parasites qui, à l’équilibre, constituent une véritable armée protectrice contre les agressions extérieures. Ce microbiote est propre à chacun, et varie en fonction de l’âge, du sexe, du PH, de la température et de l’humidité. Tout comme le microbiote intestinale, l’état du système immunitaire de la personne influence grandement le microbiote cutané. Et évidemment tous produits (cosmétiques, ménagers ou autres) appliqués sur la peau va influencer sa santé. Sa composition en termes de diversité change également en fonctions des endroits du corps. Ce microbiote est en étroite relation avec le film micro-lipidique.


Le film microlipidique

Il se constitue de sueur et de sébum. Sa composition et son équilibre sont influencés par les mêmes paramètres que le microbiote cutané. Son rôle est de lutter contre les agressions extérieures tout en autorisant la présence des micro-organismes du microbiote. Il régule également l’hydratation de la peau et participe au maintien de son PH acide.


La chronobiologie de la peau


Voilà un autre paramètre important à respecter.


Le matin :

La peau se réveille et elle a besoin d’hydratation. On la nettoie pour enlever les impuretés de la nuit et on applique un sérum hydratant (avec une phase aqueuse plus importante que la phase grasse). Á 11h00, la peau est tout à fait belle et réveillée (Avis au instagrameuses : c’est l’heure des selfies 😜).


Le midi

C’est l’heure où la peau sécrète le plus de sébum. Donc pas de panique si la peau luit un peu, on applique une lotion anti-pollution.


Le soir

On nettoie la peau avec une lotion tonique pour éliminer en douceur les déchets accumulés au cours de la journée et rééquilibrer le PH.


La nuit

C’est à ce moment que la peau se régénère, on applique donc une crème avec des enzymes et autres composés organiques qui favorisent le renouvellement cellulaire.


Mais évidemment, comme nous, la peau vieillit malgré tout ! C’est ce que l’on appelle le skin aging : les cellules de la peau sont moins efficaces et donc les systèmes de régénération, réparation et défense cutanée aussi. La peau est plus sèche, plus terne, perd en élasticité et les rides apparaissent.


Le skin aging


Plusieurs mécanismes moléculaires mènent au vieillissement de la peau. La bonne nouvelle est que l’on peut faire quelque chose pour ralentir ce processus naturel.



Les agressions extérieures répétées comme le stress, une mauvaise alimentation, la pollution, les toxiques (perturbateurs endocriniens, produits ménager, cosmétiques…) sont responsables de l’augmentation du stress oxydatif. Ce dernier mène à l’inflammation, à des dommages au niveau de l’ADN, au raccourcissement des télomères, à l’altération des micro-ARN et à la formation de produits de glycation avancés (AGEs).



Les dommages de l’ADN

Ils conduisent à la formation de cellules non fonctionnelles, toxiques ou tout simplement à la mort de la cellule.


Le raccourcissement des télomères

Ce phénomène est à l'origine des dommages au niveau de l’ADN de la cellule. Les télomères forment la partie terminale des brins d’ADN des chromosomes et leur rôle est d’assurer la conservation du matériel génétique. Leur raccourcissement ne leur permet plus de remplir ce rôle et conduira à une altération du matériel génétique de la cellule qui vieillit prématurément et meurt.


Les micro-ARN

Ce sont des organismes qui s’occupent, entre autres, de réguler l’expression du collagène et de l’élastine. Il est donc facile à comprendre que leur altération aura forcément un impact sur la peau.


Les AGEs

Ils se forment par ajout d’un sucre sur une protéine ou un lipide par la réaction chimique de Maillard. L’excès de sucre dans le sang et le mode de cuisson des aliments sont deux des facteurs principaux menant à cette réaction. Un excès d’AGEs favorise les dépôts dans les artères qui peuvent alors se boucher (athérosclérose), le diabète, et les maladies rénales. Alors attention aux cuissons haute température, barbecue, grill et friture ! Pour vous donner un exemple, la coloration de votre viande au barbecue est certes appétissante, mais c’est 100 % réaction de Maillard !


La Peau et le Stress


Le stress est un facteur majeur des perturbations cutanées par deux principaux mécanismes.

D’une part, car en période de stress, on a souvent tendance à se réfugier dans la « comfort food », généralement grasse et sucrée. Alimentation qui va perturber le microbiote intestinal (=dysbiose) menant à une inflammation insidieuse dites inflammation chronique de bas grade. C’est une inflammation chronique qui touche tout le corps, dont la peau. L’inflammation cutanée se voit notamment par une production de sébum excessive.


D’autre part, par perturbation de l’axe hypotalamo-hypophyso-surrénalien, autrement dit le circuit entre l’hypothalamus, l’hypophyse et les glandes surrénales. Cet axe est responsable de la sécrétion des neurotransmetteurs (la dopamine, la sérotonine, le GABA et l’acétylcholine) en réponse au stress aigu, et du cortisol quand le stress devient chronique. Certains neurotransmetteurs naissent et/ou deviennent actifs dans l’intestin sous l’influence du microbiote. Donc je le souligne une nouvelle fois : la santé du microbiote intestinale est primordiale, même pour avoir une belle peau ! Ces neurotransmetteurs ont de nombreuses fonctions, dont une action cutanée (vascularisation, sécrétions sudorales et sébacées, production de mélanine, santé du poil, cicatrisation …). Et voilà qui met en évidence l’axe intestin-cerveau-peau. Car oui, on parle de plus en plus de l’axe intestin-cerveau, mais il s’étend à la peau aussi ! Pas si surprenant que cela quand on sait que peau, intestin et cerveau font partie du même tissu embryonnaire.


La Peau et Soleil


Les rayons du soleil se composent de longueurs d’onde variées, dont les fameuses UVA et UVB.


Les UVA pénètrent dans les couches profondes de la peau et provoquent la formation de radicaux libres (composés favorisant le stress oxydatif) qui attaquent l’ADN de la cellule. De ce fait, soit la cellule meurt, soit elle devient dysfonctionnelle.


Les UVB n’atteignent que les couches superficielles de la peau. Elles pénètrent dans la cellule elle-même et provoquent la mort ou la mutation de la cellule. Ce sont les mutations cellulaires qui sont à l’origine des cancers.

Heureusement, le corps possède des barrières protectrices naturelles :


  • Les cellules mélanocytaires responsables de la sécrétion de mélanine : plus votre taux de mélanine est élevé, plus votre peau est foncée, et meilleure est votre protection contre les rayons du soleil.

  • Les anti-oxydants comme la vitamine E et C, le β-carotène, le lycopène, … qui protègent contre les UVA principalement.


Comment protéger sa peau du vieillissement, des maladies et du soleil


1. Peau et Agressions Extérieures

Évidemment, mon premier conseil sera de la protéger des agressions extérieures. Les pires ennemis de la peau sont :


Le stress : qui augmente le stress oxydatif, le taux de cortisol, perturbe le microbiote et la sécrétion des neurotransmetteurs, menant à un état inflammatoire.


La cigarette et l’alcool : je pense que je n’ai pas besoin de vous expliquer pourquoi… La bonne nouvelle c’est que l’arrêt de la cigarette et/ou de l’alcool peu renverser la tendance et retarder le vieillissement de la peau du visage (scientifiquement prouvé, à bon entendeur 😉).


Les mauvaises graisses ou un déséquilibre d’apport : un apport insuffisant en graisse ou un déséquilibre du métabolisme lipidique (tel que le cholestérol) peuvent être responsables de troubles cutanés voire de maladies graves.


Le sucre et les cuissons à forte température pour la réaction de Maillard et la formations d’AGEs que cela engendre.


Le sommeil : les nuits courtes et/ou un sommeil de mauvaise qualité entravent la régénération et la réparation cellulaire.


2. Peau et Produits Cosmétiques, Ménagers et Autres


  • Utiliser des produits adaptés au PH de votre peau. Dans l’idéal, il doit être autour de 5,5-5,6 et en tous les cas, jamais il ne doit jamais dépasser 7. Les produits avec l’allégation « PH neutre » signifie qu’ils ont un PH = à 7 et donc ne respecte pas le PH de la peau.

  • Éviter les douches et lavages de mains excessifs ainsi que les abus de produits antiseptiques.

  • Hydrater la peau avec des émollients (produits qui assouplissent la peau) qui favorisent la diversité du microbiote cutané comme le beurre de karité, huile de coco, l’aloe vera, et le beurre de cacao. Éviter d’appliquer des crèmes riches en gras avant d’aller faire du sport ou toutes autres activités qui font transpirer. En effet, les crèmes trop riches en gras bouchent les pores et empêchent la transpiration de s’échapper. Or, la transpiration est un des moyens qu’a le corps pour évacuer les toxines.

  • Sécher la peau avec douceur en la tapotant au lieu de la frotter. Veiller à bien sécher les zones de plis cutanés qui retiennent l’humidité.

  • Choisir des produits cosmétiques et ménagers les plus naturels possibles, d’origine biologique (même si cela ne garantit pas de ne pas avoir des substances toxiques dans la composition du produit).

  • Respecter la chronobiologie de la peau.

  • Aluminium, pesticides, perturbateurs endocriniens et champs éléctro-magnétiques perturbent l’axe hypothalomo-hypophyso-surrénalien et donc la production des neurotransmetteurs et du cortisol.

3. Peau et Soleil

Difficile de déconseiller l’exposition au soleil. D’une part, parce qu’elle permet la synthèse de la vitamine D, et d’autre part, parce que l’on veut tous une belle peau bronzée pour l’été. Il suffit juste de s’exposer au soleil de manière raisonnée en respectant quelques règles.


  • L’exposition au soleil doit se faire de manière progressive, en évitant les heures où le soleil est à son maximum de rayonnement (entre 12.00 et 16.00). Attention au sable et à l’eau qui augmentent fortement le réfléchissement des rayons de votre peau (comme la neige pour ceux qui ont prévu d’aller au pôle nord pour leurs vacances d’été 🙄). Enfin, éviter les expositions prolongées, en se limitant à 1 heure par jour.

  • Choisir une protection solaire qui protège des rayons UVA et UVB. Á appliquer après chaque baignade et toutes les deux heures, même si votre produit possède l’allégation marketing « résiste à l’eau ». Attention également à l’allégation (toujours marketing) « écran total » car la protection totale n’existe pas 😂 ! Le maximum est 50 +. Il faut savoir que l’indice de protection est calculé pour une application de 2 mg de crème par cm2 de peau…Alors à moins de vider le tube de crème solaire à chaque exposition, il y a peu de chance d’atteindre effectivement l’indice de protection indiqué…Donc privilégier les indices très élevés (50 et 50+).

  • Enfin, certains médicaments et parfums sont photo-sensibilisants et peuvent provoquer des taches brunes qui sont témoins de l’oxydation des cellules.


4. Peau et Alimentation


Vous l’aurez compris le stress oxydatif et l’inflammation sont les principaux responsables du vieillissement et des problèmes de peau. En suivant une alimentation riche en antioxydants et anti-inflammatoire, on peut réellement avoir un impact sur les dommages et la réparation cellulaires de la peau.


  • Fruits et légumes en quantité suffisante, colorés et de saison (fruits rouges, fruits riches en vitamine C, légumes verts +++) pour les vitamines, minéraux et anti-oxydants.

  • Céréales semi-complètes (pour ceux qui ont un taux de purine ou d’acide urique élevé) ou complètes.

  • Légumineuses 2 fois par semaine minimum.

  • Épices anti-inflammatoires : curcuma, gingembre, cannelle, clou de girofle.

  • Huiles riches en oméga 3 (lin, colza, noix, caméline), huile d’olive et petits poissons gras.

  • Une consommation juste de protéine : 0,8 à 1 g de protéine par Kg de poids corporel pour la réparation et la régénération cellulaire. Je rappelle que l’excès de protéine provoque une surcharge rénale et acidifie le métabolisme qui devient alors un terrain favorable à l’ostéoporose (entre autres).

  • Attention à l’excès de sel ou aux régimes strictement végétarien ou végan qui ont montré des effets néfastes sur la peau.

  • Boire suffisamment d’eau. Les études montrent qu’une hydratation de 2 litres par jour ont un effet sur l’hydratation de la peau profonde. Je suis un peu plus sceptique sur ce point. D’une part, parce qu’il faut prendre en compte le climat et l’activité physique qui nous font transpirer plus ou moins. D’autre part, la qualité de l’eau est importante. En effet, une eau très chargée en résidus secs aura plutôt tendance à donner plus de travail aux reins…


5. Peau et microbiote intestinal

De part l’existence de l’axe intestin-cerveau-peau, il est évident que l’équilibre du microbiote intestinal est primordial.

  • Augmenter la consommation de fibres (non broyées) qui augmentent la production d’acides gras à courtes chaînes (AGCC).

  • Les AGCC se trouvent dans le beurre et les produits laitiers. Donc arrêter de consommer des yaourts 0% !

  • Manger les céréales complètes et légumineuses refroidies (salade de pâtes, riz, lentilles…) : la structure de l’amidon change en refroidissant et favorise la formation d’AGCC.

  • Consommer régulièrement poireaux, asperges, artichaut, ail, psyllium et topinambour qui contiennent des FOS (fructo-oligosaccharides) et nourrissent les bactéries productrices de butyrate (un des AGCC).

  • Épices : privilégier curcuma, gingembre, persil, cannelle, ail et oignon.

  • Le Streptoccus salivarius est une bactérie intestinale bénéfique à la santé de la peau qui peut être apportée par un supplément de probiotiques. Ce dernier devra également contenir des bifidobacterium et lactobacillus.


6. Peau et Micronutrition


Tout d’abord, il faut prendre soin de ses mitochondries qui sont à la base du métabolisme (Cf. post du 16 février 2023 « les mitochondries, ces petits organismes au cœur du fonctionnement de nos cellules »). D’où les produits cosmétiques enrichis en CoQ10 : il limite le vieillissement cellulaire et améliore la fermeté de la peau.


Ensuite, lutter contre l’oxydation avec un apport suffisant en antioxydants : vitamine A, C, et E, et polyphénols. Malheureusement, l'application cosmétique des polyphénols est encore peu développée.

Voici une liste de polyphénols et autres antioxydants ayant montré un effet positif sur la protection et le vieillissement cutané :

  • Le β-carotène que l’on trouve dans les fruits et légumes orange comme la carotte, courge butternut, patate douce, potiron…

  • Le lycopène qui donne la couleur rouge aux fruits et légumes : tomates, oranges sanguines, pamplemousse, pastèque…

  • L’asthaxantine et l’acide lipoïque, deux puissants antioxydants.

  • La phycocyanine que l’on trouve dans la spiruline.

  • l'ECGC du thé vert

  • La curcumine, molécule active du curcuma

Enfin, il faut veiller à un bon apport en vitamines et minéraux :

  • Zinc

  • CoQ10 pour le bon fonctionnement des mitochondries

  • Un taux équilibré de fer et de cuivre

  • Iode et sélénium pour un bon fonctionnement thyroïdien

  • Vitamines D, A, E et C

  • Vitamines B (B3,B5, B8,B12)

  • Un bon équilibre oméga 3/oméga 6.

Le zinc et les oméga 3, outre leur action anti-inflammatoire, ont une action sur la régénération des tissus. L’huile de bourrache (oméga 6) est hydratante et anti-inflammatoire. Enfin l’hydroxytyrosol (que l’on trouve dans l’huile d’olive et plus précisément la feuille d’olivier) est un puissant anti-inflammatoire et favorise le rééquilibrage du microbiote intestinal. Donc ne pas négliger les apports en graisses : il faut juste choisir les bonnes 😉.


Certaines études évoquent l'intérêt de certains polysaccharides issus des algues, de certains champignons (agaric) et plantes (Lycium). Ils auraient un effet bénéfique sur la fonction immunitaire, des propriétées anti-virales et anti-cancéreuses, et un pouvoir anti-oxydant.


Et pour finir, un petit mot sur la tendance cosmétique actuelle : le fameux collagène ! Les peptides de collagène ont des propriétés anti-inflammatoires (régulation des cytokines), antioxydantes, favorisent la synthèse du collagène et de l’acide hyaluronique. Résultat, on a une peau hydratée, élastique et un teint lumineux ! On choisit du collagène marin en poudre couplé à de la vitamine C pour un maximum d’efficacité.


La prise de compléments alimentaires n'est jamais anodine, et doit être guidée par un professionnel de la santé.

 

Pour des conseils personnalisés et une supplémentation adaptées, prenez rendez-vous.


 

Sources :




8 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page